Coté composition/beatmaking, Rumman dispose d’une banque sonore (field recording) qu’ils peuvent mettre à disposition des artistes pour travailler sur l’esprit de la Ville de Tripoli. Après plusieurs phases de résidences à Marseille et à Tripoli, la création sera présentée en 2024 au Maarad Music Festival organisé par Rumman dans le cadre du Tripoli, Capitale Culturelle du Monde Arabe 2024, mais aussi à Marseille dans le cadre de la prochaine édition de Hip Hop Society.
Il a étudié en France et a travaillé dans le journalisme avant de se tourner vers le rap, ce qui explique ses phrases politiquement provocantes. El Rass – The Head, ou moine mathématicien aux accents gnostique, il se décrit lui-même, a beaucoup à dire sur les luttes au Levant, transformant ses disques en hymnes révolutionnaires. Mazen El Sayed est un poète en colère, qui puise sa matière dans l’ancien et le moderne, le spirituel et le profane. L’une de ses chanteuses préférées est Abida Parveen, une chanteuse pakistanaise connue pour ses interprétations de la poésie soufie. Des rythmes endiablés, des significations profondes et un caractère épique, voilà ce qu’est El Rass. « Nous sommes tous faits du même acier, proclame l’artiste hip-hop libanais, mais le forgeron est pourri ».
Il évolue toutefois en parallèle dans différents styles musicaux et notamment fin amateur de musique Arabo-andalouse comme on peut l’entendre dans son premier album solo Blue Print sortie en 1998 disque de lounge musique qui mélange dub, musique arabo-andalouse et ambiances de la ville d’Essaouira et les psalmodies magnétiques des gnawas, ou plus tard sur Kheper sorti en 2012. Imhotep entretient un lien fort avec plusieurs MC beatmakers du Magreb et du moyen-orient et notamment avec El rass, fer de lance de la scène rap middle east.